« On dirait qu’on ferait un jeu vidéo… »
ZombieVille est un jeu de simulation destinés aux casual gamers, dans lequel on trouve… des zombies.
Dans ZombieVille, on peut choisir son zombie (garçon, fille, chien ou chat), lui construire sa maison de zombie (ainsi, pour la douche de zombie on récupère les eaux usées de la ville humaine voisine), lui permettre d’étudier à l’école des zombies (au programme : français, anglais, cours de capture d’humains, course à pied), et le laisser se détendre au cinéma de zombies, devant un bon film d’humains qui fait peur.
Disponible sur PC et Mac, ZombieVille est un jeu gratuit avec de la pub, en cel shading.
« ZombieVille », tout comme « Boat&Knot », « TrashBusters », « Humanity Fighter »… a été imaginé et conçu par des enfants, des parents, des profs… avec l’équipe de Kiupe et deux renforts motivés, Yohann et Vincent, pendant Super Demain.
Quand on a rencontré l’équipe de Super Demain, on a imaginé un atelier qui parlerait de jeu vidéo, de la conception, mais dans lequel nous n’utiliserions aucun outil numérique.
« On pourrait créer des cartes de couleur, qui représentent des catégories: le type de jeu, le support, le business model, le style graphique, le public… On ferait piocher aux enfants une carte dans chaque catégorie et on réfléchirait tous ensemble aux contraintes générées, aux possibilités, aux jeux auxquels ça nous fait penser… » Bingo !
Cartes en papier vs Oculus Rift
Dans l’idée, les cartes c’était super. Mais quand on a réalisé le jour J qu’on était situés entre l’Oculus Rift, Minecraft et Street Fighter, on s’est dit qu’on était quand même un peu fous, que nos cartes étaient bien jolies, mais que les journées allaient être un peu longues… Et que les enfants allaient bien nous tourner le dos ! RATÉ !
L’enthousiasme, encore et toujours
On a rencontré du monde, des scolaires, des familles, qui ont participé à l’atelier. Et finalement, après deux jours d’atelier, on peut être fiers de dire qu’une dizaine de concepts de jeux ont été imaginés, avec des enfants, des parents, des enseignants.
Des jeux de simulation de navigation qui permettent d’apprendre à faire des noeuds marins, un jeu de sim « Zombie », un jeu de combat pour casual gamers, un jeu coopératif dans lequel on doit préserver l’environnement… Les idées ont fusé et de super concepts se sont dessinés !
Boat & Knots
TrashBusters
Ecouter les enfants
Ici, les rôles étaient souvent inversés. Les enfants qui venaient avec leurs parents avaient une bonne culture du jeu vidéo. Ils maîtrisaient le jargon, les références, et étaient parfois accompagnés d’adultes qui admettaient ne pas en savoir autant qu’eux : les adultes écoutaient donc les enfants, qui partageaient leur expertise et leurs idées.
Sur l’atelier, pas de hiérarchie entre celui qui sait et celui qui apprend : adultes, enfants, joueurs, non-joueurs, tous les participants pouvaient proposer, réagir, argumenter, pour arriver à créer un concept qui réponde à des contraintes et qui plaise à l’ensemble de l’équipe. On a donc réfléchi et échangé sur le gameplay, le public, la monétisation, ce qui pouvait être drôle, inadapté, et à chaque fois, chacun justifiait ses choix… Pas de bonne ou de mauvaise réponse non plus !
Pas de faux-semblants
Encore une fois, nous avons constaté que les enfants jouaient le jeu et respectaient les contraintes données en début d’atelier sans souci. En leur donnant la parole, on s’aperçoit qu’ils ont un point de vue sur de nombreuses thématiques : la publicité, la monétisation des jeux, la violence, le second degré…
Ils ont énormément de recul sur la qualité, les choix éditoriaux, et les stratégies marketing mises en place dans les contenus qui leur sont destinés… A nous d’être dignes de ce public !