Cette recherche, financée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et intitulée Impact d’un jeu vidéo sur l’apprentissage des fractions chez l’enfant avec et sans trouble de l’apprentissage: aspects neuro-cognitifs et didactiques s’effectue au sein de l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod à Lyon.
L’objectif de cette recherche est d’évaluer les effets de l’utilisation du jeu Math Mathews Fractions sur l’apprentissage des fractions au cycle 3.
Elle s’inscrit dans un nouveau champ de recherche combinant les connaissances en sciences cognitives (psychologie et neurosciences) et didactique pour comprendre et améliorer les apprentissages à l’école.
Elle se décline en trois objectifs spécifiques. Le premier objectif spécifique est l’évaluation de l’impact du jeu sur l’apprentissage des fractions et le fonctionnement cérébral d’enfants tout-venants, issus de tous milieux sociaux, jouant au jeu dans leurs familles. Le second objectif spécifique est l’évaluation de l’impact du jeu sur l’apprentissage des fractions d’enfants présentant des difficultés profondes dans l’apprentissage des mathématiques (par exemple la dyscalculie), issus de tous milieux sociaux, jouant au jeu dans leurs familles. Le troisième objectif spécifique est l’évaluation de l’impact du jeu sur l’apprentissage des fractions d’enfants jouant au jeu en classe, au sein d’une séquence d’apprentissage construite par l’enseignant.
Concernant les deux premiers objectifs, les études débuteront en octobre 2018 avec le recrutement d’une doctorante en psychologie cognitive. Concernant le troisième objectif, une étude a débutée en septembre 2017 avec la réalisation d’un test diagnostique pour évaluer les connaissances et les compétences des élèves sur les fractions (au cycle 3) ainsi que des premières expérimentations en classe de CM2, de sixième et de cinquième. Les premiers résultats sont encourageants en ce qui concerne l’engagement des élèves dans le jeu. En effet, tous les élèves, lors des séances en classe, jouent avec plaisir et se confrontent à l’ensemble des situations faisant intervenir les fractions. Les enseignants semblent également satisfaits de cet engagement de la part de leurs élèves.
Concernant les apprentissages, il semble que le jeu, lorsqu’il est adossé à une situation construite par l’enseignant, permette une meilleure compréhension de certains aspects des fractions (par exemple placer ou repérer une fraction sur une demi-droite graduée). Ces premiers résultats seront à confirmer avec l’expérimentation qui débutera en septembre prochain et qui proposera une méthodologie comportant une comparaison entre un groupe expérimental (utilisant le jeu dans ses apprentissages) et un groupe témoin (n’utilisant pas le jeu).
Marie-Line Gardes
Maître de conférences en didactique des mathématiques
Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod