Edumix, 3 jours pour hacker l’éducation

Dans la lignée des célèbres Museomix, s'est tenue du 10 au 12 Février au collège Elsa Triolet, à Vénissieux, la première session d'Edumix organisée par Erasme... Et on y était !

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Dans la lignée des célèbres Museomix, s’est tenue du 10 au 12 Février au collège Elsa Triolet, à Vénissieux, la première session d’Edumix organisée par Erasme… Et on y était !

3 jours pour remixer le collège

Edumix, c’est un sprint créatif qui rassemble différents publics : profs, designers, ingénieurs pédagogiques, créatifs, chercheurs… pour (ré)imaginer un lieu et des pratiques d’enseignement. Les équipes ont 3 jours pour casser les codes, en s’inspirant de l’un des 10 défis présentés (« Casser les rythmes », « La pause méridienne », « L’entrepreneuriat au collège »…). Le but, ce n’est pas de réfléchir chacun dans son coin, c’est d’itérer, créer, et prototyper pour présenter quelque chose de concret le dernier jour ! En espérant pouvoir mettre en oeuvre notre idée dans le futur, en « vrai », dans un collège.

On a envahi le tableau du CDI : scénario d’usage, croquis du bâtiment, et features de l’app.

L’intelligence collective : ensemble on va plus loin

Bien loin des conférences traditionnelles et des enseignements verticaux, la première chose marquante de l’événement, c’est l’ambiance. Ce que l’on ressent, c’est « Vous êtes présents, à vous de jouer, lâchez-vous ! ».

Concentration au maximum, on ne se lâche pas encore, on est trop stressés.

Les équipes se constituent donc spontanément, la contrainte étant d’avoir 6 profils différents par équipe avant de commencer à bosser. On se retrouve donc avec de parfaits inconnus : profs, ingénieurs pédagogiques, designers, citoyens… et un « facilitateur » que l’on peut apparenter à un maître du jeu. Composer avec des inconnus, qui deviennent vite des équipiers, est un élément intéressant du mix : est-ce que ça va marcher ? Les personnalités sont forcément différentes, et les avis sur l’éducation, les « jeunes », les profs, le numérique, divergent au sein des groupes. Mais 3 jours, c’est court ! Donc on avance ensemble.

Notre collège du futur

Et pourquoi changer ?

Le collège n’a pas beaucoup changé depuis le collège que l’on fréquentait il y a 20 ans… Alors qu’au sein des entreprises se posent de vraies questions sur le bien-être au travail, l’épanouissement et le sentiment d’appartenance, force est de constater qu’on a encore du boulot en ce qui concerne les lieux dans lesquels nos collégiens vivent et travaillent.

La sonnerie nous parait agressive, les murs sont vides, le mobilier n’a pas changé… Les élèves nous parlent de difficultés matérielles et organisationnelles (peu de temps pour rentrer déjeuner le midi, pas de casiers pour ranger le sac de sport…) mais aussi des projets dont ils sont fiers, notamment un potager créé derrière le collège, qui a été conçu et entretenu par une classe pendant une année entière.

Notre projet

Quitte à innover, autant imaginer aussi un nouveau bâtiment.

Dans notre groupe, nous souhaitons « casser les rythmes » et imaginons le collège du futur. Le collège du futur, c’est un collège sur mesure : on abolit les classes, on arrête la compétition. En arrivant au collège, les collégiens ont 4 ans pour acquérir l’ensemble des compétences nécessaires à la fin du collège. Chacun à son rythme. Certains iront plus vite que d’autres, et alors ? L’apprentissage est un chemin personnel.

Un tel concept remet en cause notre image habituelle du lieu qu’est le collège : dans un collège sans classe, un élève de 14 ans peut se retrouver à travailler en petit groupe avec un élève de 12 ans. Quand on présente ce concept aux collégiens, ils sont un peu perdus, et cela fait naître de nombreuses questions : est-ce qu’on peut apprendre des choses aux plus grands que soi ? Est-ce qu’un collège sans classe, ça reste un collège ? Est-ce qu’apprendre, ça se limite aux matières scolaires ?

En début d’année, une application numérique permet aux élèves de choisir des projets sur lesquels travailler, en fonction de ses centres d’intérêt. Le travail se fait par petits groupes de 5, avec un professeur-ressource, et un découpage dans la journée : les matinées sont réservées aux apprentissages fondamentaux, et les après-midi à la réalisation de projets.

L’app permet de remplacer à la fois le carnet de liaison et le bulletin

Et après ?

Oui, c’est bien beau d’imaginer des trucs innovants et de tout casser en pensant proposer mieux, mais ce serait vraiment chouette de réaliser le projet au sein d’un collège  !

Chiche ?

Pour plus de détails sur le collège sur mesure et les autres projets : Edumix